Ce premier roman d’Andri Snær Magnason date de 2002. Depuis, l’auteur né à Reykjavik en 1973 a publié d’autres livres, dont l’album jeunesse Les enfants de la planète bleue (Gallimard, 2003). Pour cette édition de LoveStar, Alto a repris la traduction parue en 2015 chez Zulma.
Déjà primé en France et aux États-Unis (Grand Prix de l’Imaginaire 2016, mention spéciale du prix Philip-K.-Dick en 2013), LoveStar faisait partie de la première sélection du Prix des libraires du Québec.
Comme l’indique la quatrième de couverture, ce roman semble issu d’un croisement entre 1984 et L’écume des jours. Dans un proche avenir, l’humanité redoute la fin du monde lorsque surviennent d’étranges phénomènes : les sternes arctiques cessent leur migration et déferlent sur Paris ; les mouches à miel envahissent Chicago ; les papillons monarques délaissent le sud en faveur du nord. On constate que l’atmosphère est surchargée d’ondes. L’industrie du satellite s’écroule. Örvar Árnason, alias « LoveStar », flaire la bonne affaire. Il fonde une entreprise qui met fin au règne de l’électronique en exploitant un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux. L’ère de l’homme sans fil débute alors. Avec elle apparaît un monde totalitaire où toutes sortes de moyens, tous plus absurdes et effrayants les uns que les autres, sont mis en œuvre pour favoriser le « bonheur » des individus. Les « aboyeurs de publicités » reçoivent dans leur cerveau des slogans publicitaires qu’ils doivent ensuite claironner au public cible. L’application « ReGret » permet aux individus déprimés de vérifier ce qui leur serait arrivé s’ils avaient pris d’autres décisions ; en général, ils se font dire qu’ils auraient connu une mort atroce. La filière « LoveMort », au lieu d’envoyer les morts dans les cimetières, les expédie en orbite autour de la Terre. La filière « LoveDieu » permet à ses abonnés de voir leurs prières exaucées ; il leur suffit de régler leur adhésion, de prier et de dire amen. Enfin, « inLove » garantit l’identification de l’âme sœur en « calculant » les couples par statistiques. Deux jeunes amoureux, Indriði et Sigriður, découvrent à leur grand dam qu’ils n’ont pas été « calculés » l’un pour l’autre…
Qui a dit qu’une dystopie ne pouvait pas verser dans l’humour ? Certainement pas Magnason, qui déploie des trésors d’inventivité et de truculence pour exprimer sa vision de l’avenir.
LOVESTAR
- Alto,
- 2016,
- Québec
367 pages
18,95 $
Trad. de l’islandais par Éric Boury
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