Fondée en 1961, la collection « Archives des lettres canadiennes » accompagne la production littéraire canadienne-française (tomes 1 à 5), puis la littérature québécoise (tomes 6 à 14) et plus récemment la littérature franco-canadienne (tomes 15 et 16). En cela, cette collection reflète depuis 1961 les mouvements aussi bien culturels que politiques qui animent la littérature d’expression française au Canada.
Dans le texte de présentation de ce seizième tome, les professeurs Lucie Hotte et François Paré précisent l’objectif et la portée de l’ouvrage qui couvre l’ensemble des littératures franco-canadiennes : « Il ne s’agira ni d’inventorier les œuvres du passé ni de dresser leur histoire », mais plutôt de « retracer l’évolution de ces corpus au cours des quatre siècles d’histoire littéraire au Canada francophone, formuler les enjeux déterminants auxquels ils sont confrontés et dresser l’itinéraire des grandes questions qui continuent de les hanter à l’heure actuelle ». À cela s’ajoute la volonté de « sonder ce qui peut unir les écrits du Canada français », comme le précise Marie Carrière dans son très intéressant essai qui met en relation quatre poètes : Dyane Léger (Acadie), Andrée Lacelle (Ontario), Lise Gaboury-Diallo et Louise Fiset (toutes deux du Manitoba).
Les textes les plus intéressants sont d’ailleurs ceux qui mettent en relation des auteurs des différentes régions. Ainsi en est-il de celui de Lucie Hotte, qui analyse l’importance de l’apport de Marguerite Maillet (Acadie), René Dionne (Ontario) et Annette Saint-Pierre (Manitoba) dans le développement d’une « critique littéraire savante », mais aussi dans la diffusion de la littérature franco-canadienne. De même celui de Jeanette den Toonder, qui s’interroge sur les « lieux de transculturalité et [les] zones de contact » dans les romans Bloupe de Jean Babineau (Acadie), Ainsi parle la tour CN de Hédi Bouraoui (Ontario) et Le soleil du lac qui se couche de J. R. Léveillé (Manitoba). Autre texte lumineux par la pertinence de son analyse, celui de Kathleen Kellett sur « la parole mémorielle dans la littérature franco-canadienne migrante au féminin » dans les œuvres de Thong Vuong-Riddick (Colombie-Britannique), Marguerite Andersen (Ontario) et Martine Jacquot (Acadie).
Évidemment, il s’agit d’un ouvrage universitaire qui par instants demande de la part du lecteur une solide attention pour absorber tous les concepts sur lesquels reposent les analyses. Par contre, il propose de nombreuses pistes de réflexion en présentant la diversité et la richesse des auteurs et des œuvres du Canada français.
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