Le roman L'Iroquois de Pascal Millet commence sur une image forte, qui impose l'horreur à venir : Julien, le jeune narrateur, et Pierrot découvrent le cadavre pendu de leur mère, qui s'est suicidée à la suite de son congédiement. Vision dure, certes, mais qui ne bouscule pas d'emblée les jeunes frères. Se présente alors pour eux l'occasion longuement fantasmée de partir pour l'Amérique, ce territoire de l'espoir où l'imaginaire (télévisuel) des Indiens et des grands espaces permet d'abandonner la vacuité et la pauvreté d'une vie dans les cités françaises. Le roman est une quête de l'exotisme, ce lieu qu'on garde en soi comme l'ultime rempart à l'affadissement de ses illusions. Or, le voyage qu'entreprennent les frères tourne rapidement non pas au cauchemar, mais à l'abjection.
Pascal Millet cherche à décrire un monde usé, laissé à lui-même, où les blessures . . .
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