L'habitude de détester Néron est si profondément ancrée dans notre imaginaire qu'on accueillera avec surprise sinon avec scepticisme la réhabilitation de l'empereur-artiste que tente Jean-François Nahmias. À en croire cette version, Néron n'a jamais désiré le pouvoir impérial et s'en serait volontiers libéré s'il n'avait pas subi constamment les pressions de Sénèque. Celui-ci, précepteur du jeune roi, lui aurait fait valoir que nul ne choisit son destin : puisque le sien était de régner, il devait assumer la charge. Néron, quant à lui, ne rêvait que théâtre, musique, peinture. Vaniteux ? Oui, si l'on entend par là le désir des applaudissements et des marques d'affection. Cruel ? Ni par penchant naturel ni de son plein gré. On admettra que Nahmias peigne l'histoire à rebrousse-poils. Son récit fait disparaître l'image d'un Néron faisant brûler Rome pour s'offrir un . . .
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