Paris, Venise, Sydney, Madrid, Le Caire, Goa, New York, Alger, Bruxelles, Montréal Autant de noms de villes pour retrouver, dans une sorte de cartographie des émotions et des sentiments, les traces des hommes qui tous, d’une façon ou d’une autre, ont marqué la vie d’Aline Apostolska.
L’homme de ma vie parle des relations qui l’ont faite femme : le père d’abord, encore et toujours, les amants, les amis, les amours, le frère, les fils et leur père, et puis cet homme, garant de la mémoire et des racines, resté au pays natal Mais Aline Apostolska fait aussi – et peut-être surtout – œuvre de réflexion, au-delà de l’anecdote, sur ces réalités essentielles que sont l’identité, la maternité, les rapports homme-femme, l’intégrité face à nos propres croyances et désirs profonds. Les pages où se profile la relation avec ses garçons – ceux-là mêmes pour qui elle avait écrit son bouleversant Lettre à mes fils qui ne verront jamais la Yougoslavie (Leméac, 2000) -, le regard à la fois rempli d’admiration, de lucidité et de tendresse qu’elle pose sur eux surtout, comptent parmi les plus émouvantes de ce récit.
Passionnée, authentique, l’auteure raconte en toute sincérité et sans fausse pudeur, mais sans jamais céder à la facilité. Toujours domine la rigueur de l’écriture de celle qui, née sous le signe de la mouvance, a choisi Montréal pour véritablement devenir une écrivaine.
Un récit fort qu’on aura envie de relire.