Des femmes, fort différentes les unes des autres, sont mises en scène par Katherine Pancol pour, semble-t-il, prouver quelque chose. Enfin, c’est l’impression que j’ai ressenti tout au long de ma lecture
D’un côté les bonnes, besogneuses et méritantes, de l’autre les méchantes, fourbes, flemmardes et profiteuses. Et leurs hommes, bien entendu : les perdants, ambitieux mais naïfs et inhabiles, et les gagnants, arrivistes aux longues dents auxquels tout sourit. Sans oublier leurs enfants , une fillette de dix ans arborant les traits d’un bébé de cinq ans et sa sœur de quinze aux allures de femme fatale, un fils clandestin de sang royal fort modeste, et bien sûr un fils unique de bourgeois choyé mais désemparé. Avec ces personnages stéréotypés, la romancière nous concocte un conte de fées moderne : immense succès et supercherie dans le milieu littéraire parisien, famille royale et scandale, modestes sympathiques qui s’élèvent et parvenus sans scrupules qui déchoient. Ajoutons à cela une vieille scélérate, une intrigue entre patron et secrétaire, une adolescente irrésistible qui séduit Mick Jagger, une histoire d’amour un peu mièvre, des crocodiles qui se nourrissent de Chinois et de touristes imprudents, un parvenu qui se repentit et voilà réunis tous les ingrédients pour un best-seller de gare
Assurément, Katherine Pancol ne fait pas dans la grande littérature. Étonnant, d’ailleurs, qu’elle ait déjà publié au Seuil et qu’elle le soit aujourd’hui chez Albin Michel. Tout au plus, Les yeux jaunes des crocodiles, comme ses précédents romans Un homme à distance et Encore une danse, est indiqué lorsqu’on est franchement crevé et qu’on cherche à se divertir. On lit Pancol comme on lit les magazines de mode chez le coiffeur, pour passer le temps.