Comment expliquer qu'une présence aussi marquante que celle des Sulpiciens à Montréal soit aussi mal connue ? Cet impressionnant collectif présente plusieurs réponses. D'une part, les « messieurs » de Saint-Sulpice ne sont pas gens de spectacles ni de confidences. D'autre part, venus de Paris, ils se sont souvent comportés comme des métropolitains étrangers aux aspirations de leurs ouailles. À cela s'ajoute le fait, imputable à un individu plus qu'au groupe, que la puissante congrégation fut durement frappée dans sa stabilité économique et contrainte de réviser ses ambitions à la baisse. Quand il faut lancer un SOS aux pouvoirs politiques, on adopte forcément un ton autre que celui du dominateur. L'histoire se montre d'ailleurs cruelle pour Saint-Sulpice : elle accélère la recherche identitaire des Québécois au moment même où les « messieurs de Paris » sont menacés de faillite. La conjoncture ajoutant son poids à celui de la culture sulpicienne, la discrétion s'est impos . . .
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