À l’occasion du bicentenaire de la naissance de George Sand (1804-1876), un album présente en fac-similé près d’un centaine de pages tirées de récits, d’articles et d’extraits de correspondance de cette romancière prolifique, dramaturge, journaliste, fondatrice en 1848 du journal La cause du peuple. Née Aurore Dupin, elle adopte à 27 ans le pseudonyme de George Sand, forgé d’après le nom de Jules Sandeau, qui fut son amant en 1830. Elle s’habille parfois en homme et à l’occasion fume le cigare. Baudelaire la déteste.
La présentation de ce beau livre est exquise. On trouve à droite une page manuscrite avec sur la gauche une transcription éditée, parfois avec des variantes. Le lecteur attentif pourra vérifier et valider le travail des éditeurs. Ainsi, on peut lire dans la version manuscrite d’une lettre : « […] comme dit notre Planet », alors que le texte imprimé prend la liberté d’ajouter un mot pour préciser qu’il s’agit dans ce cas d’une référence à une connaissance commune aux deux correspondants : « […] comme dit notre ami Planet ». Le travail de l’édition critique ne se limite donc pas à la seule réorganisation des virgules et à l’ajout des accents aigus oubliés dans les lettres. La comparaison que l’on peut ici faire entre le manuscrit et la page éditée montre que beaucoup de fautes d’orthographe de George Sand ont aussi été corrigées lors de la transcription, par exemple dans l’édition de sa dernière lettre adressée à Frédéric Chopin, l’expression « affreux tems » (sic) devient « affreux temps ».
George Sand écrit à ses proches, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas fils, Alfred de Musset. Une utile chronologie fait état de ses nombreux maris, amants et autres liaisons. Chaque page contient les illustrations d’un lieu mentionné, d’un correspondant, d’un document, complétées par de brefs commentaires des éditeurs. Plusieurs aquarelles et dessins sont de la main même de George Sand.
Ce livre donne un très bon aperçu du style littéraire et de la calligraphie de George Sand, mais regroupe uniquement des extraits et ne contient pas d’œuvre complète. Il donne néanmoins le goût d’en lire davantage.