Voilà un livre que les néophytes et les experts apprécieront vivement. La journaliste Denise Ammoun nous ouvre aux coulisses des négociations, échanges et pourparlers qui ont marqué les relations israélo-arabes durant deux décennies. Un travail de bénédictin, et un livre essentiel pour tous ceux qui s’intéressent à la façon dont l’histoire, avec un grand H, s’écrit au quotidien.
Pourquoi 1977 ? C’est à ce moment que le président égyptien Anouar el-Sadate entreprend une initiative qui mènera à la paix avec Israël. Et l’an 2000 marque les dernières tentatives de paix engagées sous Bill Clinton, désireux de quitter sa présidence américaine avec une éclatante victoire diplomatique, soit une paix définitive dans cette région du monde.
Or, comme bien d’autres avant et après lui, ces négociations et les ententes durement négociées n’amèneront aucun résultat quant au but recherché : une paix durable. Toujours, ces efforts butent sur un événement inattendu, un contexte politique devenu inapproprié, un changement de personnel politique, notamment du côté israélien ou libanais, voire l’usure des acteurs affrontant nombre d’obstacles et d’intérêts divergents posés sur le chemin de la paix.
Pis, les rares êtres courageux véritablement engagés dans le processus de paix le font au péril de leur vie : el-Sadate assassiné en 1981 pour avoir signé la paix avec l’État hébreu ou l’Israélien Yitzhak Rabin en 1995 pour avoir entériné les accords d’Oslo.
Le livre nous rappelle le rôle crucial d’arbitre que jouent les États-Unis, la volonté syrienne d’être un acteur de poids, la faiblesse de l’État libanais, l’attitude intraitable d’Israël, qui manifestement ne donne sa confiance à aucun dirigeant palestinien ou arabe, et vice versa.
Après tant et tant d’énergie perdue à résoudre ce problème inextricable, quelles sont les voies d’avenir ? Si l’heure n’est pas au découragement, dit l’auteure, il est clair qu’il y a depuis l’an 2000 déficit de leadership de toutes les parties en cause et que la paix finale – hélas ! – n’est pas pour demain.