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L’EMPIRE ET LES CINQ ROIS

282 pages
32,95 $
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Le prolifique écrivain mondialement connu Bernard-Henri Lévy (BHL), qui compte plus de quarante ouvrages à son actif sans oublier ses nombreux films et chroniques, commence son ouvrage sur une grave amertume, une grande déception, annonciatrice, selon lui, d’un monde nouveau, ce qu’il nomme « le mauvais esprit du monde » : le désintérêt, voire la trahison de l’Occident envers les Kurdes, eux qui ont pourtant été au front du combat contre l’État islamique, donc de la barbarie.
Constatant que « les États-Unis sont une puissance, mais qui ne s’est jamais résolue à l’empire », BHL voit dans le lâchage des Kurdes par les Américains le signe d’un empire qui commence à se « dissoudre ». Malgré la nette domination des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), toutes américaines, la force économique et intellectuelle des États-Unis, certes encore indéniable, n’empêche pas le « mouvement général de retrait et de décomposition », les « renoncements » de ce pays à l’égard de ses engagements moraux de liberté.
Devant cet affaissement américain relativement au soutien envers la cause des peuples, bien représenté par l’isolationnisme acharné de Trump, se profile la montée en puissance de cinq rois dirigeant leur pays avec une main de fer : l’Arabie saoudite, la Chine, l’Iran, la Russie et la Turquie.
Ces pays ont en commun d’être eux-mêmes d’anciens empires dont la munificence est largement passée, mais qui sont présentement animés d’une volonté de retrouver leur puissance d’antan, objectif qui leur semble maintenant à leur portée avec le recul actuel de l’Occident.
Mais cette ambition malsaine, car venant de pays qui bafouent leur peuple, est vaine, avance BHL. Les cinq rois à la tête de ces anciennes puissances sont des monstres froids, dominant des pays économiquement et politiquement faibles, sans institutions assez fortes pour refonder un empire attrayant : la preuve en est qu’ils ne contribuent plus aux avancées humaines, en sciences et en art notamment.
Ces « petits joueurs », comme les nomme BHL, portés par leur mégalomanie, sont des « tigres de papier » qu’on doit combattre, frontalement : « […] face à ces capitales de la haine qui vouent, non seulement les démocraties, mais leurs propres peuples aux gémonies, face à cette terreur parfois larvée et parfois sans limite, il ne faut faire aucun compromis ». Il faut opposer aux « chaînes de la servitude » nos « chaînes de la solidarité », notre fraternité. Signaler à ces peuples dirigés par des despotes que l’Occident reste au-devant du combat civilisationnel, un abri, un refuge, voire un allié indéfectible, insiste BHL.
En cette ère de populisme et de craintes migratoires, ce pari de générosité et d’altruisme, même s’il rame à contre-courant, devrait raisonner bien fort en tous ceux qui abhorrent les dictatures.
 

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