À lire pareil récit, on préférerait croire à l'intrusion massive et incontrôlée d'une imagination cruelle: de tels destins révoltent l'âme. Si l'on s'attache à la toile de fond, cette échappatoire est pourtant vaine, tant Chantal Thomas traverse l'histoire vérifiable d'un pas assuré et y trouve corroboration de ses vues. Certes, nul ne possède le compte rendu intégral des conversations entre les deux jeunes sœurs et leurs contemporains, mais tout est infiniment et tristement plausible et, selon le principe, l'auteure ment vrai. Seuls échappent à l'opacité de ce ciel tourmenté les quelques caprices d'une favorite royale trop confiante en sa beauté. Ces sursauts ne parviennent pas à alléger l'atmosphère, puisqu'ils sont tôt suivis d'une implacable réaffirmation d'un ordre injuste. À peine avait-on eu le temps de croire que, si Ursule devenue Olympe s'était mieux résignée à sa condition subalterne, le pire aurait été évit . . .
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