À une époque où, à l’instar des années 1930, l’antisémitisme tend à s’intensifier et à s’exprimer de plus en plus ouvertement, le témoignage bouleversant de ce rescapé des camps nazis tombe tout à fait à point.
En septembre 1942, alors qu’il est âgé d’à peine 16 ans, Josef Lewkowicz, ses parents et ses deux jeunes frères sont déportés au camp de concentration de Bełżec, en Pologne. Depuis plusieurs mois, les nazis rendaient la vie très difficile aux Juifs de ce pays et de l’ensemble de la zone sous leur contrôle. Il leur avait été interdit de travailler, de posséder des commerces, de déménager sans en avertir les autorités, etc. Mais c’était peu en regard de ce qu’allaient découvrir les Lewkowicz ainsi que leurs compagnons et compagnes d’infortune dans ce camp. Dès son arrivée, la famille de Josef a été séparée, sa mère et ses frères se trouvant déjà condamnés à la chambre à gaz. L’adolescent qu’il était avoue avoir alors été « terrorisé, épuisé, paniqué ».
Plus tard, c’est son père qui allait être assassiné, faisant de Josef l’unique rescapé de la famille. Au cours de ses deux ans et demi de captivité, il a été interné dans pas moins de six camps de concentration. Et il aura été témoin d’innombrables gestes de cruauté et d’exécutions sommaires, au moindre prétexte, ou tout simplement sans raison, « pour le simple plaisir » d’enlever la vie. Mais il a survécu en se demandant, bien sûr : « Pourquoi moi ? » Il est persuadé que sa foi y est pour quelque chose.
Après la Libération, il a tenu à s’impliquer dans les recherches de l’armée américaine qui visaient à retrouver des criminels de guerre nazis. Il a personnellement contribué à l’arrestation et à la condamnation d’un commandant de camp particulièrement cruel, qu’il avait vu à l’œuvre. Il s’est également engagé avec détermination dans un mouvement ayant pour objectif de retrouver et de ramener à leurs parents ou à leur communauté des « orphelins », c’est-à-dire des enfants juifs qui avaient été confiés à des familles ou à des institutions chrétiennes afin de les sauver.
Après sa période extrêmement tragique, l’histoire de Josef Lewkowicz se poursuit de façon plus heureuse, alors qu’il fonde sa propre famille en Amérique du Sud. Il voit comme un pied de nez aux nazis le fait de s’être assuré une descendance…