En avril 2010, la Fondation Charles-Gagnon et les éditions Écosociété ont lancé le concours de rédaction d’essais Bernard-Mergler. L’objectif était d’inviter les « jeunes du Québec à produire des textes d’analyse et de critique sociale ». Plus particulièrement, étaient attendues des participations qui « défendent des valeurs de justice, d’équité et de solidarité ». Le souffle de la jeunesse présente les cinq textes soumis qui ont été jugés les meilleurs.
Qu’il soit question de la mort, de l’engagement des jeunes, des nouveaux lieux de sociabilité, de la responsabilité sociale des entreprises ou de la perte de sens dans les sociétés occidentales, les jeunes auteurs, souligne Pierre Henrichon dans sa préface, « affirment, haut et fort, mais sans prétention aucune, le caractère de mascarade des rhétoriques sirupeuses que l’on nous sert quotidiennement dans les déclarations ministérielles, les publicités et les éditoriaux ».
Martin Robert, dans « Prologue de la mort belle », dénonce « l’utopie d’une croissance infinie, qui pénètre chacune des sphères de la vie ». Il s’insurge également contre le fait que « [l]e capitalisme crée la vaste image d’un monde merveilleux, alors que dans le même temps, il se consacre à dévaster le monde réel ».
Dans « Êtres politiques », Josée Madéia Charlebois rappelle que, contrairement à ce qu’on entend souvent, les jeunes ne sont pas moins engagés que leurs aînés, même s’ils votent moins et sont moins impliqués dans les partis politiques. Leur génération est, dit-elle, « politiquement sophistiqué[e] ». Les jeunes « sauraient donc faire de la politique en empruntant des voies qui leur sont propres ».
Quant à Gabriel Nadeau-Dubois, dans sa postface, il parle de « l’économie capitaliste, s’étant […] réfugiée dans le confort et l’indifférence » et du « printemps érable [qui a été] bel et bien un mouvement de rejet ». Il conclut : « Justice sociale, égalité, démocratie, écologie : voilà les mots que nous avons en bouche pour parler du Québec de demain. Une justice sociale fondée sur la gratuité des services publics, les rendant ainsi accessibles à tous et à toutes ».