Ce grand petit livre de Nicolas Lévesque s’ouvre sur une éclatante leçon d’humilité et d’intelligence : l’auteur se relit et se nuance. Le printemps érable a eu lieu ; l’avenir peut se lever. Lévesque ne renie pas les reproches qui lui montaient en bouche, mais il jouit du réveil. Déjà prêt à l’action, il demande, à propos des machines, de l’économie, du pays, des partis politiques, « comment les réinventer, forts que nous sommes des erreurs du passé ». Notre univers lui paraît encore adolescent, mais il le sait en gestation de maturité : « Je rêve de la possibilité d’un livre optimiste qui ne serait pas ‘à droite’ ».
Lévesque décode ce qui échappe à l’agité. À peine entend-il une banalité (« L’or est une valeur refuge ») que sa pensée malaxe le terme : « Enfin un mot pour le dire : nous vivons à l’époque des valeurs refuges (l’argent, le corps, les objets), ces repères par défaut sur lesquels nous pouvons prendre appui, en ces temps de transition vers l’imprévisible, d’attente d’un autre récit ».
À sa profession de psychanalyste, Lévesque demande beaucoup. Si, écrit-il, sa confrérie consentait à « confronter de manière solidaire les compagnies d’assurances et pharmaceutiques, le système de santé, les universités », le lien de confiance entre elle et le citoyen s’établirait ou renaîtrait. La conclusion tombe, audacieuse et militante : « L’avenir du clinicien est politique ».
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