Julia Posca est détentrice d’une maîtrise en sociologie de l’UQAM. Elle est chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) et elle collabore au blogue de cet organisme, dans le Journal de Québec.
Dans son récent essai, elle s’insurge contre le discours décomplexé d’une élite québécoise s’acharnant à présenter les entrepreneurs et l’entrepreneuriat comme les modèles ultimes de l’accomplissement. Pour ce faire, elle recourt avec maestria à une arme qui s’avère fort efficace : l’ironie. Qu’il soit question des fondations utilisées soi-disant à des fins philanthropiques, mais en réalité pour soustraire des sommes importantes au fisc, avec la bénédiction des élus ; ou des Lucides de « la bande à Lucien Bouchard » préconisant un redressement des finances publiques sans, bien sûr, demander aux plus riches de contribuer à l’exercice ; ou encore des déclarations de l’ex-présidente du Mouvement Desjardins, Monique Leroux, se prononçant en faveur de l’austérité et des compressions budgétaires, du haut de sa rémunération de 3,9 millions de dollars en 2015, Julia Posca sait se montrer délicieusement caustique.
Elle se montre également ironique lorsqu’elle présente les six commandements du Manifeste des parvenus : 1) L’argent, tu honoreras ; 2) À plus petit que toi, tu ne t’intéresseras jamais ; 3) Une économie de dirigeants, tu bâtiras ; 4) Par l’impôt, tu ne te laisseras pas dérober ; 5) Le Bien, tu convoiteras ; 6) La réalité de la vie, c’est l’entreprise privée.
C’est néanmoins avec un immense sérieux qu’elle déplore la mise à mal systématique, par les parvenus d’aujourd’hui, des politiques sociales-démocrates instaurées, au cours des Trente Glorieuses, par les élites progressistes. Elle dénonce également les attaques concertées et répétées menées contre les salariés par nombre d’entrepreneurs, notamment lorsqu’il s’agit de s’opposer à une hausse notable du salaire minimum qui mènerait, paraît-il, à un désastre.
En somme, l’essai de Julia Posca est un ouvrage décapant qui veut s’opposer au discours dominant. Ce discours qui louange les entrepreneurs et leur réussite, en passant sous silence l’augmentation scandaleuse des inégalités et des iniquités, notamment fiscales.
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