Après le succès critique et les réimpressions du premier tome du Livre noir du Canada anglais, vendu à 50 000 exemplaires (et traduit en anglais), Normand Lester poursuit son réquisitoire en dénonçant le discours raciste provenant du Canada anglais.
Ce second tome du Livre noir du Canada anglais porte sur des éléments sombres de l’histoire canadienne : l’esclavage au XIXe siècle ou encore l’existence durant les années 1920 dans les provinces de l’Ouest d’un Ku Klux Klan canadien-anglais qui visait les Noirs, les juifs et les francophones afin de préserver un Canada blanc et protestant. Il rend compte aussi de l’attitude rébarbative des médias anglophones envers la présence francophone au Canada et particulièrement envers le Québec durant la crise de la conscription, les débats constitutionnels (Lac Meech et Charlottetown) et référendaires (ceux de 1992 et de 1995).
On voudrait bien relativiser le discours de Normand Lester, se dire que la situation n’est peut-être pas aussi invivable, mais les faits sont là, implacables, clairement exposés, preuves et citations à l’appui. La force de cette critique réside en ce qu’elle vise principalement le discours des médias et des politiques. S’il ne s’agissait que de quelques lettres ouvertes provenant d’une poignée de lecteurs partisans dans les colonnes d’opinions, on pourrait à la limite se dire que de tels débordements doivent être tolérés au nom de la liberté d’expression. Mais des quotidiens adoptent une attitude systématiquement hostile à l’égard des francophones ; nous sommes face à un discours orienté, fortement idéologique, dont il faut dénoncer le parti-pris, ce que réussit Normand Lester. Pour beaucoup de Canadiens anglais et d’étrangers, ces journaux constituent la seule référence sur le Canada et le Québec.
On n’avait pas assisté à une telle dénonciation des attaques contre le Québec depuis Le tricheur de Jean-François Lisée.