Le nouveau roman de Joël Dicker présente les mêmes qualités (et les mêmes défauts) que son œuvre précédente, La vérité sur l’affaire Harry Quebert, qui avait connu un grand succès tant auprès du public que de la critique (Grand Prix du roman de l’Académie française, prix Goncourt des lycéens). D’un côté, Dicker y réussit une fois de plus à susciter rapidement l’adhésion du lecteur et à le dérouter au gré de rebondissements souvent tordus. De l’autre, il verse à nouveau dans les stéréotypes, les superlatifs et le ton lisse et sirupeux.
Plutôt qu’un polar, Dicker nous offre cette fois un roman familial. Alors que La vérité sur l’affaire Harry Quebert reposait sur l’élucidation du meurtre de Nola Kellergan, une adolescente de quinze ans portée disparue en 1975, l’intrigue du Livre des Baltimore tourne autour de la démystification du « Drame » qui a ruiné le bonheur des Goldman en 2004. Les Goldman-de-Baltimore, s’entend, puisque Markus, le narrateur, est un Goldman-de-Montclair. Avec ses cousins Hillel et Woody, il formait à l’adolescence le « Gang des Goldman ». Chaque fois qu’il le pouvait, Markus quittait sa petite ville du New Jersey pour séjourner chez son oncle Saul et sa tante Anita et partager leur style de vie huppé. Un jour, Hillel, Woody et lui se lient d’amitié avec un garçon chétif (atteint de mucoviscidose), Scott Neville, dont la sœur aînée, Alexandra, deviendra l’incarnation de leur idéal féminin ainsi que le grand amour de Markus. Pendant des années, tout souriait – ou semblait sourire – aux Baltimore, car sous les dehors d’une famille choyée par la vie, ceux-ci cachaient de surprenants secrets.
Comme pour La vérité sur l’affaire Harry Quebert, Dicker a opté pour une chronologie mixte : la trame de départ (en 2012) s’entrecoupe de retours en arrière échelonnés entre 1989 et 2011. On ne retrouve pas de réflexion sur l’écriture, alors que dans le roman précédent, chaque chapitre débutait par un conseil que le vétéran Harry Quebert adressait à son poulain Markus Goldman. Moins riche, Le livre des Baltimore reste divertissant. Dicker y intègre même des éléments comiques, tels l’obsession du grand-père Goldman pour le syndrome du côlon spastique et l’épisode de la fessée que le principal Hennings administre à madame Chariot, une enseignante.
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