Ce livre appartient à plusieurs genres littéraires qui, tous, peuvent s'estimer respectés ; si admirable en est l'agilité. Alain Beaulieu tend la main au fantastique en déplaçant son narrateur anonyme d'un corps à l'autre, mais c'est pour affirmer un instant plus tard, sur un ton délibérément professoral, les droits d'un auteur à accorder libre galop à son imagination créatrice. À cela s'ajoutent des clins d'œil littéraires qui, sans lourdeur ni snobisme, apparentent Le festin de Salomé à d'illustres prédécesseurs et témoignent de l'enracinement de ce roman dans une tradition littéraire plus anglo-saxonne que française. Le narrateur anonyme qu'un changement de corps transforme en un bedonnant quinquagénaire homosexuel est aussi médusé dans sa peau de rechange que le Rip Van Winkle de Washington Irving se réveillant après un sommeil de 30 ans dans une Amérique amputée de ses liens avec Londres. Le . . .
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