Bien plus que l'art de manier la métaphore ou une quelconque maîtrise du rythme, la poésie, lorsqu'elle entrevoit et laisse entrevoir ses hauts sommets, n'est plus qu'une question de souffle. Celui, fort et fier, du vent, du vide, qui fait claquer entre elles les vertèbres du monde, fait vibrer l'ossature même du langage. En rééditant Le désert maintenant, certes l'un des plus beaux recueils d'Yves Préfontaine, les Écrits des Forges nous donnent l'occasion de nous rappeler que, depuis plus d'un demi-siècle à présent, l'œuvre du poète se tient et se maintient là-haut, à cette altitude quasi insoutenable où la beauté est à couper le souffle.
À la fois d'une tendresse et d'une violence inouïes, la parole, chez Préfontaine, n'est jamais complaisante. Elle s'abandonne au vertige de l'intelligence qui la tend, faisant d'elle cette corde raide où marcher, penser, exister . . .
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