En plein vernissage réunissant le gratin new-yorkais, quatre cavaliers portant les armes et les insignes des chevaliers du Temple font irruption dans les salles du Metropolitan Museum et s’emparent d’un mystérieux appareil ayant appartenu aux Templiers et qui aurait, paraît-il, servi à encoder des messages. À partir de là se met en place une équipe d’enquêteurs dont les principaux protagonistes sont une jeune et brillante archéologue, témoin du vol, un agent du FBI atypique et croyant et un énigmatique Monsignor, représentant les intérêts du Vatican, le propriétaire de l’encodeur.
Peu après, on retrouvera, l’un après l’autre, les corps sans vie de trois des auteurs du vol. La recherche du dernier « Templier », que l’on soupçonne d’avoir assassiné ses complices, forcera notre équipe d’enquêteurs à s’enfoncer dans les arcanes de l’histoire du puissant Ordre chrétien et de ses étranges relations avec le Vatican. Simultanément, cette quête les conduira des souterrains de New York jusqu’aux eaux déchaînées de la mer Égée, en passant par les ruines d’une église engloutie sous les eaux d’un barrage turc.
Entrecroisant deux récits, l’un se déroulant au XIVe siècle et l’autre au XXIe siècle, l’auteur multiplie les revirements et les fausses pistes tout en parsemant son récit d’informations pertinentes sur l’histoire des Templiers et de l’Église. Jamais didactique, l’auteur sait tirer les ficelles d’une intrigue. Les derniers chapitres nous ont carrément mis sur le bout de notre chaise. Il faut savoir que Raymond Khoury a été scénariste pour la populaire émission d’espionnage anglaise MI-5.
Le dernier Templier ne manquera pas d’être comparé au Da Vinci code. Et avec raison. Les deux récits proposent une intrigue tournant autour d’un code perdu, qui réactualise certaines légendes médiévales sur Jésus et qui met en scène un Vatican secret, engagé dans un vaste et sanglant complot du silence. Raymond Khoury réussit toutefois à faire oublier son célèbre prédécesseur en conférant à son intrigue une portée morale et métaphysique qui fait défaut au livre de Dan Brown. S’il illustre le traditionnel conflit du bien opposé au mal, Khoury pose surtout la question de la pertinence du mensonge au nom de la charité. Le dernier Templier ne renouvelle pas le roman historico-policier, certes, mais il ne dépare en rien la liste des meilleurs ouvrages du genre.