Le dérèglement dont parle Amin Maalouf dans son dernier ouvrage, c'est celui qui préside aux relations entre l'Occident et le monde arabe depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Libanais d'origine vivant en France, l'auteur joue ici les intercesseurs entre deux univers que tout semble opposer.
Pour lui, l'Occident vit actuellement une profonde crise identitaire provoquée par la faillite de son système économique, la débâcle environnementale, conséquence de ses modes de vie, et surtout par son incapacité à régler ses rapports avec le reste du monde sur les valeurs dont il se réclame. Dans ses entreprises colonisatrices, dans ses guerres dites de libération menées sous couvert d'exporter la civilisation et la démocratie, l'Occident n'a fait que piller les ressources locales et traiter en subalternes les peuples qu'il prétendait « sauver ». Si bien que, pour utiliser un euphémisme, son crédit moral est aujourd'hui au plus . . .
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