À ce jour, Mélika Abdelmoumen a publié trois ouvrages ‘ Lima Destroy & Robinette Spa, L’éducation sentimentale de Myriad Destroy et Chair d’assaut ‘ dont les titres évoquent à eux seuls l’ambiance choc que l’on retrouve dans le plus récent roman de la jeune auteure saguenéenne.
Le dégôut du bonheur raconte les hauts et les bas ‘ mais surtout les bas ‘ dans la vie de M., un vilain petit canard à l’estime de soi sous zéro et au tour de taille trop généreux. La jeune femme, qui s’imagine constamment au bord de l’autodestruction, traîne sa solitude et son spleen de bar en bar et d’amant en amant. Fauchée, mal aimée et peu douée pour le bonheur, M. ressemble à un oiseau blessé pour qui la quête des hommes cache une recherche de soi. Malgré son parcours chaotique, l’héroïne de Mélika Abdelmoumen possède au moins une certitude : celle de vouloir devenir romancière. Ce qui veut dire accepter des contrats alimentaires pour survivre. Après avoir essayé l’enseignement, le journalisme et la traduction, M. opte finalement pour la scénarisation. Ses expériences dans le domaine de l’écriture l’incitent en outre à se lancer dans une critique échevelée des milieux de l’édition et du cinéma, les milieux mêmes dans lesquels évolue Mélika Abdelmoumen.
Le roman ‘ on l’aura deviné ‘ s’inscrit dans la veine de l’autofiction si chère à de nombreux jeunes écrivains. Dans cette optique, on pourrait décrire Le dégoût du bonheur comme un roman centré sur un personnage principal alter ego de l’écrivaine, comme un roman de jeunesse au style relativement brouillon, bref, comme un roman des années de galère où un certain laissez-aller esthétique va de pair avec un ton franc et cynique.