Inéluctable mondialisation, devenue pour certains une panacée et pour d’autres le synonyme d’un destin défavorable. Perplexe, le sociologue français Dominique Wolton s’interroge sur cette nouvelle idéologie, conscient que la mondialisation technique, économique, médiatique, cache en réalité une autre tendance, une autre problématique identitaire, touchant davantage des préoccupations culturelles. « S’il n’y a pas d’opinion publique mondiale, il y a en revanche des cultures », rappelle Dominique Wolton. Le rapprochement apparent des peuples, rendu possible par les nouvelles technologies et l’Internet, ne mettrait en évidence que la disparité des cultures et des civilisations. Or, on s’est trop peu attardé aux dimensions culturelles de la mondialisation.
L’auteur introduit un concept novateur et positif, celui d’« identité culturelle collective », qu’il considère comme un fait politique plutôt que simplement social. L’identité culturelle collective réunirait une majorité de personnes partageant les mêmes identités culturelles individuelles, sans pour autant se fondre globalement dans une forme de nationalisme.
Dans L’autre mondialisation, Dominique Wolton critique le nivellement ambiant et même cette vision de la diversité culturelle telle que promue par l’UNESCO, qui au lieu d’être un lieu de débats, est une façade lénifiante qui offre un portrait idéalisé et fade d’une hypothétique harmonie des peuples. Dans les derniers chapitres, l’auteur prône une Europe multiculturelle, et cite l’exemple de la France, déjà largement multiraciale par ses DOM-TOM, ses départements et territoires d’outre-mer (comme les îles de Saint-Pierre et Miquelon, la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion).
Pour son dix-septième livre, l’auteur de Penser la communication (1997) propose une vision vivifiante, très claire et somme toute assez optimiste de la mondialisation.