Si on ne tenait compte que des trente dernières années, il serait facile d’attribuer aux « autres », aux étrangers, aux non-Occidentaux le recours au terrorisme aveugle. Que ce soit au nom de la cause palestinienne à une certaine époque, par les attentats perpétrés au nom de l’islam dans des sites touristiques ou par les exactions barbares de l’État islamique (Daech), le terrorisme a marqué nos imaginaires et a attisé une certaine méfiance ainsi qu’une croyance selon laquelle les Occidentaux seraient les premières victimes d’une idéologie étrangère.Peu s’en faut, dit l’auteur, professeur en histoire contemporaine à Paris. Le terrorisme est en fait, selon lui, un enfant de sang de l’Occident et de sa culture politique moderne, fondée sur la démocratie de masse. Les profondes transformations qui ont eu cours depuis la fin du XIXe siècle ont permis de légitimer l’usage de la violence au nom soit de la liberté et du peuple, soit d’une idéologie « salvatrice » ou sacralisée (socialisme et nationalisme notamment).Avec la poussée technique et économique apparaît aussi en Occident une « logique de destruction » portée par divers groupuscules, dont certains sont arrivés au pouvoir et ont tout détruit autour d’eux (nazisme, fascisme, communisme). Hors de la sphère européenne, ces techniques de violence ont depuis été repiquées ou reprises, entre autres par le fondamentalisme islamique, dans un combat direct, frontal contre l’oppression nationale et la supposée suprématie occidentale.
ESPACE PUBLICITAIRE
DERNIERS NUMÉROS
DERNIERS COMMENTAIRES DE LECTURE
Loading...