Duddy Kravitz n’a pris aucune ride depuis sa venue au monde il y a un demi-siècle. En revanche, peut-être l’épiderme québécois a-t-il gagné quelques millimètres sur le front de la tolérance et de l’humour. Il fut un temps, en effet, où certaines susceptibilités gardaient rancune à Mordecai Richler de ce qu’elles percevaient comme un mépris viscéral de la francophonie d’ici. Par inaptitude à rire de soi, certains ne parvenaient pas à lui pardonner les piques censément systématiques dont il torturait le Québec. À le lire sans ce filtre, on aurait dû admettre dès cette époque que Richler répartissait assez équitablement sa détestation de la sottise ; c’est aujourd’hui chose faite et plus rien n’empêche de l’admirer comme un des maîtres de l’humour.
Chose certaine, L’apprentissage de Duddy Kravitz démontre à l’évidence que l’auteur ne taquine aucun groupe culturel . . .
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