Monsieur Maelström, c’est un vieillard en décrépitude, ex grand acteur de théâtre, ruiné en santé comme en fortune, qui refuse l’évidence de sa fin prochaine.
Il lui reste sa fille, qui vient lui faire une injection par jour. Elle l’a fait déclarer inapte et il lui en veut. Il croit qu’elle l’empoisonne petit à petit pour toucher son héritage (des dettes). Puis, il y a avec lui son fidèle secrétaire, un larbin aux belles manières, totalement dénué d’initiative et de conversation mais dévoué jusqu’aux limites de la niaiserie.
Tout au long de la pièce, Monsieur Maelström essaiera de trouver, à l’aide de son secrétaire, le remède miracle, le docteur miracle, la solution miracle aux maux divers et de plus en plus nombreux qui font de lui un mort en puissance.
Il fera mander un avocat, se présentera comme une victime et exigera de l’homme de loi qu’il trouve un coupable, un responsable dans cette histoire absurde. Les médecins ? Le gouvernement ? Dieu lui-même ? Il faut bien que quelqu’un soit poursuivi ! L’unique Maelström, dans toute son arrogance, refuse que sa mort soit un acte gratuit pour lequel personne ne paiera.
Une pièce drôle, folle, grotesque, absurde. Un homme incroyablement détestable et désemparé. Un thème intarissable. Des vérités incontournables et une fin inéluctable.
Le texte est soigné et de lecture très agréable, de par l’humour et la tournure littéraire.
L’ahurissant vertige de M. Maelström fait partie d’une trilogie fraîchement parue chez Lanctôt, dans la collection « Humour », pour l’École nationale de l’humour.
Les deux autres titres de Claude Paiement, La flotte de la reine et Le petit cirque de Barbarie, traitent également de l’existence, du sens qu’on s’acharne à vouloir lui donner.