Le commissaire Maigret enquête cette fois-ci dans la région de Moulins, village où il a lui-même grandi. Il s’y est rendu à la demande de la comtesse de Saint-Fiacre, jadis bienfaitrice de ses propres parents, qu’il n’avait pas vue depuis des décennies. La vieille dame fragile a reçu une lettre de menaces lui annonçant le lieu et la date de sa mort. Hébergé au château qu’il avait fréquenté enfant, Maigret devra empêcher le crime d’être commis et retrouver l’instigateur de cette machination. Parmi les suspects se trouvent : Maurice, le fils unique de la comtesse, mais aussi le curé, des voisins, dont certains ne sont pas inconnus de Maigret.
Roman policier, roman à énigme, L’affaire Saint-Fiacre (1932) figure parmi les très bons « Maigret », entre autres parce que le séjour dans les lieux que le commissaire fréquentait lorsqu’il était enfant permet à Georges Simenon d’étoffer le personnage. L’intrigue y est judicieusement nourrie. Le thème du meurtre annoncé figure d’ailleurs dans certains autres titres de cette célèbre série, comme Maigret et son mort et Les scrupules de Maigret, et représente autant de défis posés aux forces de l’ordre. Une excellente version filmique de L’Affaire Saint-Fiacre avait été réalisée en 1959 par Jean Delannoy ; un Jean Gabin mature et bourru y incarnait parfaitement le célèbre commissaire dans un long métrage qui réorganisait toutefois le récit initial de manière plus chronologique. Pour le lecteur non initié à l’univers de Maigret, L’affaire Saint-Fiacre constitue une excellente porte d’entrée, qui témoigne du style vivant et efficace de Georges Simenon.