Alors qu’Agathe O’Reilly commence à trouver son amant, le célèbre acteur et metteur en scène Laurent Bouvier, jaloux, accaparant et désagréable, la jeune comédienne reçoit des lettres de plus en plus menaçantes. À la suggestion de sa meilleure amie, elle fait appel à un voisin reconnu pour ses talents de déduction afin de l’aider à élucider le mystère. Mais la situation s’envenime : quelqu’un s’introduit dans l’appartement d’Agathe pour y perpétrer ce qui apparaît comme un avertissement. Entre-temps, une silhouette aux cheveux gris apparaît et disparaît à tout moment dans le quartier et un certain Tom Finnegan, ancien mineur qui se meurt d’un cancer du poumon, décide de quitter la Nouvelle-Écosse pour Montréal et, pourquoi pas, Ville-Marie en Abitibi
Récipiendaire à deux reprises du prix du Gouverneur général pour ses œuvres en littérature jeunesse Cassiopée, L’été polonais et La route de Chlifa, Michèle Marineau publie ici son premier roman. Bien ficelé, La troisième lettre entraîne le lecteur au cœur d’une intrigue assez originale où, en filigrane, sont abordées certaines problématiques sociales : l’inceste, la violence psychologique, le rejet des handicapés physiques, la solitude et la difficulté d’établir des relations amoureuses, etc. Un brin d’ironie – la tortue offerte par Laurent à Agathe s’appelle Desdémone, comme l’épouse sacrifiée à la jalousie meurtrière d’Othello dans la célèbre pièce de Shakespeare -, des personnages attachants, une intrigue psychologique maintenue jusqu’à la dernière page avec, surprise !, une sorte de double fin : le roman captive. Un seul bémol : la tendance de Marineau – est-ce là une manière d’écrire héritée de la littérature jeunesse ? – à fournir au lecteur toutes sortes de détails explicatifs qui n’ajoutent rien et qui, au pire, lui donne l’impression d’avoir douze ans et demi ou, au mieux, lui laisse peu de place.