L’œuvre de Stephen King a été largement commentée, analysée, sinon passée au crible par les critiques littéraires les plus enthousiastes comme les plus sévères. Dans le présent ouvrage, ce sera par le moyen de la « pseudoscience » ou « science surnaturelle » que les romans et nouvelles du célèbre auteur américain seront examinés, en plus de les lier à une pléiade d’écrivains issus de la littérature fantastique ou de science-fiction, et en montrant les multiples références philosophiques et religieuses qui les parsèment. Mais ce sera surtout en regard d’une littérature dite scientifique que l’œuvre de King nous sera présentée en la ramenant aisément, par exemple, aux théories concernant la télékinésie, la pyrokinésie ou la capacité de prévoir l’avenir. Tout ce qui, en fait, relève du paranormal et non de l’horreur en soi.
Cet ouvrage est d’une étonnante lourdeur malgré une pertinence évidente soutenue par un grand travail de recherche. Les inconditionnels du maître de l’horreur trouveront que trop de références noient le propos – d’ailleurs vague – des auteurs ; on perd ainsi souvent de vue l’œuvre de King. Ce qui est fort dommage ! Car celle-ci, pour plusieurs critiques littéraires contemporains dont Leslie Fiedler, pourrait servir de baromètre afin de comprendre ce qu’ont été les États-Unis des années 1980 et 1990. On a pu, également, parler de cette œuvre comme étant à l’image d’une « Comédie inhumaine » qui explore l’horreur humaine et, plus particulièrement, les peurs et terreurs de la classe moyenne américaine. Toujours est-il qu’elle nous apparaît aussi riche de sens que les grands classiques de la littérature fantastique américaine.