La prochaine fois ressemble à ces romans stéréotypés que nombre d’auteurs en mal de succès écrivent dans l’espoir de voir leur œuvre tournée pour la télévision ou le cinéma. Tout y est minutieusement décrit dans un style fort conventionnel suivant une trame narrative des plus linéaires. On jurerait que Marc Levy a appliqué une recette dont l’ingrédient principal – l’écriture – aurait été supprimé au profit de l’histoire. Les lecteurs à la recherche de nourriture littéraire digne de ce nom resteront immanquablement sur leur appétit. Quant à ceux qui apprécient les récits d’aventures, ils seront servis car le romancier français leur offrira des personnages attachants, du suspense, un amour contrarié, des bons, des méchants et un mystère à résoudre.
De facture hyperréaliste, La prochaine fois, qui verse à l’occasion dans le fantastique, tient autant du roman à énigme, de l’enquête policière que de la saga amoureuse. Bien que les revirements de situation soient souvent prévisibles, on se s’y ennuie pas une minute grâce à un rythme rapide et à de nombreux déplacements dans l’espace. L’originalité du roman repose surtout sur son sujet, en l’occurrence l’impression du déjà-vu. Les sauts dans le passé sont donc au rendez-vous, de même que les vies antérieures, les réminiscences, les souvenirs étranges et les personnages réincarnés. Marc Levy semble avoir effectué des recherches fouillées pour construire une intrigue très crédible qui se déroule entre les États-Unis, l’Angleterre, la Russie, l’Italie et la France, plus précisément dans le milieu de l’art et des marchands de tableaux. Les choses ne vont cependant pas plus loin : La prochaine fois est un roman de pur divertissement, léger, agréable et sans conséquence qui ferait un très bon scénario de bande dessinée.