Voyages dans le temps, colonisation de la Lune, communications par hologrammes, hypothèse de simulation (selon laquelle nous vivrions dans une réalité simulée par une intelligence supérieure)… L’autrice de Station Eleven (2014) se replonge dans la science-fiction en trouvant le moyen de rattacher son sixième roman à celui qui l’a tout juste précédé.
Le rattachement à L’Hôtel de verre (2020) se fait à travers les personnages de Vincent et de Paul Smith, qui effectuent ici un bref retour. Récit kaléidoscopique, La mer de la tranquillité se décline en plusieurs séquences temporelles dont le dénominateur commun est un étrange enquêteur nommé Gaspery-Jacques Roberts. La première séquence se déroule en 1912 et concerne un noble anglais de 18 ans, Edwin St. John St. Andrew, exilé au Canada après avoir tenu des propos insultants sur ses ancêtres lors d’un dîner. La deuxième se passe en 2020 et relate les efforts de Mirella pour retrouver son amie Vincent. Le troisième fil temporel, situé en 2203, suit l’écrivaine Olive Llewellyn, originaire de Colonie Deux (sur la Lune), pendant une tournée sur Terre pour parler de son roman Marienbad. Llewellyn ne se doute pas le moins du monde qu’une foudroyante pandémie est sur le point de lui être fatale. Enfin, la quatrième séquence, qui chapeaute les trois premières, nous transporte en 2401 et vient faire toute la lumière sur le personnage de Gaspery et les phénomènes jusque-là inexplicables qu’avaient vécus Edwin, Mirella et Olive.
À ne pas confondre avec le recueil de nouvelles du même titre de Sylvain Trudel, La mer de la tranquillitéfournit encore une fois la preuve de l’immense talent de la romancière vancouvéroise de naissance et new-yorkaise d’adoption.