Le deuxième roman de Katia Belkhodja s’offre dans une forme qui tient à la fois du conte, de la poésie et du récit réaliste. La syntaxe torturée de phrases qui ont perdu un complément, un verbe, un sujet, déconcerte le lecteur tout en exigeant de lui une participation à l’élaboration du texte, du moins d’un texte possible. L’auteure, en effet, nourrit les hésitations interprétatives et ouvre de multiples voies à la lecture. On revient deux fois sur chaque passage sans certitude de l’avoir sondé entièrement. On sent que le livre nous parle de choses très actuelles mais on a peur de se livrer à des équivalences de sens qui risqueraient de le vider de toute son épaisseur poétique. On traite donc ce roman avec une délicatesse particulière, celle avec laquelle on aborde les grandes œuvres par crainte de les trahir.
Au cœur du récit, un adultère : la femme du boucher avec le . . .
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