Faut-il vraiment toujours que quelque chose advienne entre deux êtres pour qu'ils se soient vraiment et profondément connus ? Et si c'était, justement, lorsque rien n'advient, lorsque aucun secret n'est révélé, que nous communiquions le plus intensément avec le vivant ?
C'est hantées par ces questions que se déploient les nouvelles d'Hubert Mingarelli, recueillies sous le titre de La lettre de Buenos Aires. Et c'est hanté par ces mêmes questions que le lecteur y erre discrètement. Oui, ces nouvelles, on les lit comme du bout des doigts, on y marche sur la pointe des pieds. Par respect du silence qui les traverse. Et dans une pudeur extrême, qui répond à celle, non moins extrême, de l'écriture. Car ici rien n'advient que le clignotement de présences blessées surgissant de l'absence – ce fond d'absence qu'on appelle « monde ».
C'est de la sciure au . . .
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