Dans son essai La grande crise, l’économiste James K. Galbraith affirme que la croissance soutenue qui a prévalu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est plus possible. Les forces économiques qui la supportaient sont épuisées. La dernière d’entre elles – les hypothèques risquées qui ont permis un temps de soutenir la construction et les dépenses – a conduit à la « grande crise », qui a eu des répercussions mondiales. L’importance de ces titres pour l’économie (regroupés dans des produits toxiques écoulés de façon peu scrupuleuse) explique peut-être que personne n’ait agi pour corriger la situation avant que la bulle éclate.
Aujourd’hui, les conditions ont changé : les prix des ressources ne peuvent que croître du fait de leur rareté ; les nouvelles technologies font disparaître des emplois qui sont peu ou pas remplacés ; les gouvernements veulent équilibrer leurs budgets pour des raisons politiques et idéologiques ; la richesse s’accumule de plus en plus dans les mains d’un petit nombre.
Puisque la croissance soutenue n’est plus envisageable, l’auteur affirme qu’il faut maintenant viser une croissance faible. Il considère que les États-Unis n’ont « aucun besoin de procéder à des réductions radicales dans les dépenses futures pour atteindre la soutenabilité ». Il ajoute qu’en maintenant le modèle budgétaire et monétaire actuel pendant quelques années encore, le rapport dette/PIB demeurera dans la fourchette de l’après-guerre et de celle d’autres pays riches, stables et prospères.
Par ailleurs, afin de pallier la diminution des investissements des entreprises qui accompagnera forcément cette croissance modérée, il propose de diminuer les impôts sur le travail et les taxes sur les ventes et de taxer massivement (au-delà d’une exemption substantielle) les successions et les donations. Ces suggestions visent à favoriser « l’absorption de la population active dans l’emploi rémunéré stable ».
Finalement, selon l’auteur, le XXe siècle a été le siècle américain à cause de l’énergie bon marché, de l’essor industriel, d’une solide base financière et de certains événements contingents, comme l’effet de la Seconde Guerre mondiale sur les finances des ménages américains. Mais tout cela fait partie du passé.
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