Le premier roman de Danielle Phaneuf met en scène une femme dont le mal-être est affligeant. Bénéficiaire d’une pension d’invalidité car elle souffre d’un grand nombre de maux (dont le « syndrome du kit »), la Folle apaise ses angoisses en s’offrant le bonheur de babioles achetées à rabais. Entre deux pièces musicales et une visite de son ex, elle se lance à la recherche de soldes alléchants et se retrouve inévitablement au magasin Warshaw, lieu de réconfort par excellence. « Warshaw, c’est ma cathédrale, mon 9-1-1, mon dernier recours. »
Mais la Folle souffre aussi du mal d’amour. À l’aube de la cinquantaine, elle scrute son corps et se juge durement. La malheureuse magasine les hommes comme elle cherche les soldes, c’est-à-dire désespérément. Elle tente sa chance du côté des petites annonces qui lui permettent de faire quelques rencontres amoureuses, toutefois celles-ci se soldent par autant d’échecs. Frustrée, désillusionnée, elle se donne un ultimatum : découvrir « LE SENS DE SA VIE » avant le printemps. Bénévolat, implication communautaire, rien ne lui réussit. La Folle se retrouve à la station de métro Berri-UQAM, kidnappée par un panier à provisions qui prend vie, un vingt-cinq sous à la main
Édité par Marchand de feuilles, une jeune maison qui publie des premières œuvres littéraires, La folle de Warshaw est un roman rafraîchissant, original et bien mené, qui dépeint avec justesse et ironie un certain mal de vivre contemporain.