Livre riche, dense, brillant. Un talent se confirme dès les premières pages, celui d’une auteure immensément douée et d’une sensibilité rare à l’égard de l’enfance. Même le désordre méticuleux dans lequel se présentent les souvenirs de la fillette mise en scène témoigne de cette attention. Autant que le quotidien de la jeune vie, les drames qui le jalonnent crient, saignent, marquent à jamais. L’unique visite du père est revue, imaginée, multipliée mentalement. Les bêtes qui auraient pu consoler sont chassées par un grand-père qu’un accident de ferme a rendu hargneux. L’indicible cruauté des enfants transforme les jeux et les apprentissages en traumatismes. La nuit elle-même ne sait plus si elle se présente comme un refuge ou comme une autre solitude. Nathalie Loignon écrit comme on aime, c’est-à-dire en regardant l’autre pour lire dans ses yeux le mot approprié. Elle pousse le respect de l’enfant jusqu’à lui parler, cette fois encore, des rendez-vous incontournables que sont l’enfermement et la mort.
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