« L’augmentation de la concentration de carbone dans l’atmosphère [et donc des températures mondiales moyennes] engendre toute une gamme d’effets climatiques importants qui feront monter le niveau de la mer […] et modifieront radicalement la configuration des précipitations dans le monde. » Jeff Rubin constate ici des faits reconnus presque unanimement dans la communauté scientifique internationale. Il ajoute que la façon de pratiquer l’agriculture sera affectée par ces changements ; notamment, les zones de culture intensive seront déplacées vers le nord.
La production de pétrole provenant des sables bitumineux, à laquelle le Canada participe activement, ne peut se poursuivre encore longtemps. Cette production n’est viable ni du point de vue de l’écologie (elle est une des plus polluantes sur la planète), ni du point de vue de l’économie (elle nécessite un prix du pétrole d’au moins environ 80 $ le baril pour être rentable). Il est donc impératif pour le Canada de revenir à une économie plus équilibrée, moins dopée par l’or noir. Son « pétrodollar », valant récemment autant, sinon plus, que le dollar américain, est devenu toxique pour de nombreuses entreprises exportatrices canadiennes.
De toute façon, la demande d’énergie tirée du carbone est appelée à décroître dans le monde. La croissance économique mondiale a ralenti et devrait demeurer à des niveaux modestes au cours des années à venir. D’où une diminution de la demande d’énergie. Par ailleurs, les inquiétudes environnementales nous incitent à nous tourner de plus en plus vers des sources d’énergie moins polluantes : énergies solaire, éolienne, hydroélectrique. D’où l’éclatement prévisible de la « bulle du carbone ». Celui-ci est déjà en cours d’ailleurs, le prix du baril de pétrole étant passé de 145 $ à l’été 2008 à un creux de moins de 34 $ en janvier 2016.
La bonne nouvelle pour le Canada est qu’il dispose en énorme quantité d’une autre ressource appelée à devenir aussi précieuse que l’or noir : l’eau potable. Elle pourra notamment être utilisée pour irriguer les immenses superficies rendues productives à la suite du réchauffement climatique.
En somme, l’essai de Jeff Rubin s’adresse autant aux lecteurs préoccupés par l’environnement qu’à ceux s’intéressant à l’économie.
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