Philippe Delerm a une prédisposition naturelle pour le bonheur. Et il ne s’en cache pas. Il la revendique plutôt avec l’étonnement sans cesse renouvelé, l’humilité de qui sait la fragilité de toutes choses en ce domaine. Cette inclination, voire cette aptitude, ne repose pas sur la quête béate d’un impossible rêve, ni sur la recherche de quelque autre forme de convoitise qui incite à toujours vouloir davantage que ce que la vie nous offre ; le bonheur se conjugue ici au présent, dans le lent écoulement des jours justement. Lenteur et présence, le socle du bonheur. Et comment mieux le capter qu’en tenant un journal, un filet pour attraper les instants fuyants et mieux en circonscrire les contours, la couleur, voire la fragilité de ces moments de lisière, comme Delerm les définit : « Dans la pièce d’à côté, les enfants regardent la télévision. J’aime bien cet instant de lisière ; on ne sait plus . . .
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