Dès le départ, Daniel Pennac abat ses cartes : son héros a rédigé, de son enfance à ses 89 ans, « le journal de [s]on seul corps ». Dans le but de compenser l'absence du corps dans les soucis et les conversations d'autrefois ? On pourrait le croire car, confesse le narrateur à sa fille : « […] le corps est une invention de votre génération ». Ce n'est pourtant pas si simple. En effet, prétend le journal, puisqu'on ignore toujours les « rapports que notre esprit entretient avec lui en tant que sac à surprises et pompe de déjections, le silence est aujourd'hui aussi épais qu'il l'était de mon temps ». Cela ne saurait être la conclusion souhaitée par Pennac : qu'un certain mystère colle toujours à la relation entre « le cavalier et sa monture », pour parler comme tel Ancien, c'est possible, mais comment parler de silence après Darwin et Freud ! Pennac n'est guère plus candide quand il avoue, toujours par . . .
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