Il faut une forte dose de susceptibilité et moins qu’une pincée d’humour pour s’insurger contre les piques de Mordecai Richler à l’adresse des ceintures fléchées et pour voir en lui l’ennemi public numéro un des Québécois francophones. Bien sûr, René Lévesque fut l’une des cibles de Richler, mais cet iconoclaste juif martyrisait avec la même verve sa propre communauté, au point d’associer Juif et marché noir, Bible et calcul, bar mitsva et tape-à-l’œil.
Une citation, longuette et typique, fait voir que Richler peut en indisposer plusieurs par un seul propos. Quand le premier ministre René Lévesque, au volant de sa voiture, tua un errant étendu sur la chaussée, la presse anglophone se délecta. Richler participa à la curée, mais en distribuant les taloches à la volée : « L’intrépide police de Montréal, qui avait gaiement fracassé les crânes des séparatistes à coups de matraque à l’époque . . .
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