Dans des poèmes-confessions d’une honnêteté saisissante et d’une grande élégance malgré la férocité des émotions convoquées, la poète raconte une fracture originelle, la recherche de sa place entre le monde des vivants et la tentation de la mort.Dans une adresse à celle qui partage « les jours d’avant les jours », Karianne Trudeau Beaunoyer nous conduit dans la fusion de l’avant-vie, puis dans la cassure, le glissement vers l’extérieur. Entre les jumelles, un rapport de force est palpable, les frontières de l’identité, floutées. Brusquement, le nous se scinde. Une seule chose est possible pour celle qui reste morcelée : « Je vais m’occuper de ma vie ».Dans « Avant la mue », première partie du livre, s’occuper de sa vie résonne pour la narratrice comme s’observer, se lier et mêler son histoire à celle de la disparue, se chercher, s’inventer des destins, lucide face au milieu dans lequel . . .
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