En refermant Je me voyage, j’éprouvais un profond sentiment de gratitude envers la vie pour avoir prêté existence à Julia Kristeva. À cette personne éblouissante, dont l’œuvre et la biographie démontrent le lien inextricable qui unit intelligence, connaissance et culture, quand ces trois fondements de l’histoire humaine sont sources d’essor et de dépassement, et non d’ensevelissement dans la haine et les guerres qu’elle suscite.
Julia Kristeva a eu la chance de naître et de grandir dans une famille qui attachait plus d’importance à la richesse intellectuelle qu’aux biens matériels, tout en appréciant ceux-ci à leur juste valeur, celle qui, justement, permettait de se libérer des besoins immédiats. Son premier éblouissement, alors qu’elle était à peine âgée de trois ans, a été la réponse de sa mère à la question posée sur ce qui était la plus grande rapidité des moyens de transport. « C’est la pensée », avait répondu celle-ci . . .
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