L’approche choisie par Marguerite Paulin convient à ce proche parent de Protée que fut Jacques Ferron. Puisqu’il change constamment de style, de plume et presque d’identité, il s’imposait de le laisser vagabonder à travers lieux et dates. D’où les féconds retours en arrière, les audaces offertes au public et les confidences murmurées aux proches, les soupçons aux limites de la paranoïa et les arbitrages entre la fibre Caron et celle dont les Ferron sont porteurs. « Peu importe s’il est injuste, pour lui, les Caron sont des parvenus. » Ferron, du coup, oublie que c’est aux Caron qu’il doit son amour des chevaux ! Imprévisible Jacques Ferron dont l’auteure constate et recrée les certitudes et la fragilité. Paradoxal Ferron que tous rangent parmi les grands intouchables et qui, pendant des années, vend à peine 200 copies de ses œuvres. Ferron maintiendra quand même, note l’auteure, certaines constantes. Toujours, il se rangera du côté des humbles. Toujours aussi, il redoutera la folie. En lui, solidarité et peur coexistaient. Beaucoup de doigté chez Marguerite Paulin.
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