Lumière, diffraction, réfraction, pigmentation, radiations lumineuses , le bleu, couleur préférée de la moitié des Occidentaux, tire ses origines de diverses sources et revêt toutes sortes de significations. Entre le vert et l’indigo, le bleu décline une multitude de nuances.
Le livre Infiniment bleu publié dans la collection « Images de sociétés » est un complément à l’exposition du même nom qui se déroule au Musée de la civilisation du 7 mai 2003 au 6 septembre 2004. De très belles illustrations accompagnent les courts textes qui relatent la recherche du pigment, minéral et végétal, de l’Antiquité à aujourd’hui, l’origine du bleu dans les arts, son sens sacré et sa symbolique. On y parle aussi de l’utilisation de la teinture au fil des siècles. D’abord réservé à l’aristocratie, le bleu se prolétarise, mais continue de conférer aux vêtements un statut : le kimono de cérémonie, la redingote, le costume Mao, le jeans, le « bleu » de travail Couleur du ciel, de la mer, de l’éternité et de l’au-delà, le bleu contient sa part de mystère. Et lorsque le bleu se fait sombre, qu’il évoque l’histoire des classes sociales américaines, on songe invariablement à la musique afro-américaine et à Louis Armstrong, Duke Ellington de même qu’à tous ceux qui vibrent au rythme lent et langoureux du blues.
Le langage aussi nous met du bleu plein la vue : une fleur bleue qui rêve d’un col bleu sur un air de blues, un cordon bleu qui sert un steak bleu sauce au bleu, avoir les bleus à l’heure bleue en regardant la grande bleue, avoir une peur bleue et en rester bleu
Offert à prix populaire, imprimé sur papier glacé, Infiniment bleu est, tout comme les autres titres de la collection, un petit livre qu’on ne se lasse pas de feuilleter.