De la Comtesse de Ségur à Romain Gary, en passant par les Yourcenar, Miller, Styron, Gide, Duras, et bien d’autres, la fille naturelle de François Mitterrand convie les lecteurs à la découverte de son itinéraire littéraire. D’auteurs en ouvrages, elle relate les lectures qui ont marqué son enfance et son adolescence. Elle part à la recherche de l’univers parallèle qui a remis en question son identité et lui a permis de tisser ses repères.
Elle livre ses souvenirs, comme autant de rencontres qui ont contribué à construire sa personnalité. Mêlant souvenirs personnels et analyses littéraires, elle effectue une relecture des livres qui ont partagé son intimité.
Bien que sa démarche soit animée par une certaine sincérité, les sentiments qui se dégagent de ses impressions de lecture dépassent par moments l’imprégnation et l’émotion enfantines que ces livres ont pu faire naître dans son imaginaire de jeune lectrice. Ce qui a pour effet d’accorder à certaines de ces lectures plus d’importance qu’elles en ont probablement eue. D’impressions anodines, les réflexions de l’auteure évoluent vers des analyses plus littéraires et impersonnelles autour de la contribution et de l’apport de certains livres à l’évolution de la littérature. Ces évocations sont autant d’occasions pour tracer un portrait singulier de son père, ex-président de la République, dévoilant ainsi quelques aspects de leur relation. On le découvre sous les traits d’un père attentif qui a su glisser entre les mains de sa fille quelques titres et insuffler en elle ce goût prononcé pour la lecture. Elle lève le voile sur la complicité qui s’est établie entre l’homme célèbre et la petite fille. Une filiation à laquelle semble directement référer le titre du livre. Quoique le propos soit essentiellement centré sur les œuvres littéraires, on devine derrière cette démarche littéraire une volonté profonde de réappropriation d’une identité, d’une image qui a été manipulée par les médias.