La question identitaire fait couler beaucoup d’encre. Le plus souvent, là où le questionnement devrait primer, les assertions sans véritables assises pullulent.
Il en va tout autrement de ce court essai autobiographique, Identité nomade, que vient de faire paraître J. M. G. Le Clézio, prix Nobel de littérature, rappelons-le. Après avoir maintes fois prêté sa voix aux indésirables et aux invisibles, à tous ces êtres à qui on reproche au fond de ne pas être à notre image, Le Clézio s’interroge cette fois sur son propre parcours, sur ce qui constitue son identité nomade, privilégiant l’errance, la pluralité, à l’enracinement, à l’unicité.
« Dès la naissance, j’étais double », écrit Le Clézio. Né à Nice durant la Seconde Guerre mondiale, d’une mère française et d’un père mauricien, il dit à ce sujet que « les enfants nés dans une guerre sont particulièrement attentifs au malheur et à la difficulté de . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion