Deux veines structurent l'écriture de Luis Sepúlveda. Il y a d'abord les œuvres fictives, centrées sur le développement d'une trame sociale et politique autour de personnages attachants et humbles. Le romancier y transpose, qu'il soit beau ou hostile, le réel, vu d'une lorgnette latino‑américaine, en leçons de vie aux fins d'une morale combattante. Dans ce courant, Le vieux qui lisait des romans d'amour et Un nom de torero sont ses réussites, où affleurent écologisme, solitude, défaites et espoir. Il y a aussi la veine qui joint son penchant testimonial à sa profession de journaliste. Il en résulte de courts portraits impressionnistes, qu'ils soient autobiographiques ou non, dans lesquels l'écrivain construit un univers de fraternité et d'honneur. Le recueil d'escarmouches et d'historiettes, pour reprendre des termes de Jacques Ferron, autre écrivain ayant une politique d'écriture (Ferron a de plus l'humour . . .
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