La professeure en droit de l’Université McGill y va de sa réflexion vivante et imagée sur la mixité culturelle et religieuse dans nos sociétés composées de plus en plus d’immigrants. Son apport est original. Selon elle, ce sont les enfants, dans leur milieu essentiel qu’est l’école, qui sont les principaux acteurs de la définition de la société de demain. Car c’est dans le milieu scolaire que se déploient le plus intensément les efforts de l’État pour s’adapter à la réalité des communautés immigrantes.
Shauna Van Praagh est nettement favorable à la reconnaissance des signes religieux à l’école, au risque de marginaliser les communautés plutôt que de les intégrer : « [ ] l’école est un des milieux où les communautés peuvent le plus se rencontrer et discuter ». En somme, c’est dans ce bricolage instable mais créatif, en misant sur le gros bon sens des enfants, des parents et des dirigeants scolaires, que se construit la société pluri-identitaire de demain.
Et cela est bien ainsi, selon l’enseignante. Il serait dommage que les balises de nos comportements en ces matières soient instaurées du haut, soit par l’État. Car, écrit l’auteure, « [l]’aventure n’a pas de destination prédéterminée [ ]. En exprimant ce qui est important pour eux, les communautés religieuses et leurs enfants [ ] aident à trouver le chemin et à tourner les pages de cette aventure qu’on ne peut éviter ».