La prose d’Élise Turcotte possède une musique singulière, faite d’une tonalité personnelle, d’un rythme paisible et plaisant, d’une douce profondeur, qui laisse aux événements le soin et le temps de se développer, de couver en nous avant de se dévoiler dans l’histoire. Peu de romanciers au Québec ont ce talent pour décrire les rouages obscurs de la voix intérieure. Dans Guyana, Turcotte renoue, à mon sens, avec deux de ses premiers ouvrages de fiction. Ainsi, du Bruit des choses vivantes, elle reprend les questions de la maternité, de la monoparentalité, de la tendresse à donner et à recevoir, où l’espace familial est toujours en tension créatrice avec le monde social, urbain, interculturel. De même, elle construit une histoire de fascination pour le surgissement de la violence, pour le passé trouble d’une femme happée par le viol et les menaces, comme elle le faisait déjà dans
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