À la suite d'une plainte d'Associated Press, le Pentagone rendait publiques en 2006 les transcriptions d'interrogatoires effectués auprès d'une centaine de détenus à la prison de Guantanamo, à Cuba. Quatre ans plus tard, le poète et producteur de radio Frank Smith nous offre avec Guantanamo sa lecture des trois cent dix‑sept procès-verbaux accessibles sur le site Internet de la Défense américaine. Le résultat est remarquable. Comme l'avait fait à sa façon le film The Road to Guantanamo de Michael Winterbottom et Mat Withecross, l'ouvrage de Smith, entre poésie et théâtre, met en scène la logique absurde qui a mené par exemple à la torture et à la détention d'Omar Khadr ou à ces quatre Anglais dont parle le film. La parole du présumé terroriste n'y a aucune valeur, même si sa culpabilité ne repose que sur des suppositions ou des plaintes anonymes. On pense au
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion